Bassin versant - Présentation

Qu’est-ce qu’un bassin versant ?

Un bassin versant hydrographique est un espace géographique délimité par des lignes de crêtes (ou lignes de partage des eaux) et irrigué par un même réseau hydrographique (une rivière, avec tous ses affluents et tous ses cours d'eau). Dans cette portion de territoire toutes les eaux de pluie ou de ruissellement suivent, du fait du relief, une pente naturelle et se concentrent vers un même point de sortie : l’exutoire.

Le périmètre du SAGE Bièvre Liers Valloire est quant à lui basé sur les limites de la nappe des alluvions de Bièvre Liers Valloire et des bassins versants hydrographiques avec lesquels cette nappe est en relation.

Localisation géographique

Localisation géographique bassin versant CLE BLV


Le bassin versant de Bièvre Liers Valloire fait partie de l’unité hydrographique RM_08-03 du SDAGE Rhône-Méditerranée.



  • D’une superficie d’environ 900 km2, le bassin versant Bièvre Liers Valloire constitue une entité géographique et humaine bien individualisée. Il comprend trois grandes plaines fluvio-glaciaires (la Bièvre, le Liers et la Valloire) et est bordé par le massif de Bonnevaux au Nord, le massif des Chambaran au Sud et le Rhône à l’Ouest. Couvrant une superficie de 880 km2, le bassin se caractérise par la présence d’une puissante nappe souterraine contenue dans les alluvions fluvio-glaciaires, la nappe des alluvions de Bièvre Liers Valloire, en relation étroite avec les milieux aquatiques et humides de surface.

  • Nappe de alluvions de Bièvre Liers Valloire :
    Cette nappe est la principale ressource en eau du bassin. Elle occupe les plaines de Bièvre, Liers et Valloire, soit environ 500 km2. Elle est alimentée par les précipitations tombant sur le bassin et a une périodicité annuelle avec en général des hautes eaux en hiver et au printemps et des basses eaux à la fin de l’été et à l’automne. La nappe s’écoule d’est en ouest. La nappe des alluvions est très perméable et donc très vulnérable aux pollutions. Elle est largement exploitée pour les différents usages en eau du bassin.

    La nappe de la molasse Miocène :
    Elle s’étend sur plus de 3 500 km2 et dépasse largement les limites du bassin de Bièvre Liers Valloire. Sur le périmètre du SAGE, la nappe de la molasse est recouverte par les alluvions fluvioglaciaires, donc bien protégée, et est peu exploitée jusqu’à présent. L’alimentation de la nappe se fait par infiltration sur les zones affleurantes et perméables de la formation telles que le plateau de Chambaran. La nappe de la molasse s’écoule également d’est en ouest mais la circulation d’eau est beaucoup plus lente que pour la nappe des alluvions fluvio-glaciaires.

    Dépôts morainiques et molassiques :
    Sur les reliefs, ces dépôts renferment des nappes de plus petites dimensions et de qualités diverses, utilisées principalement pour la distribution publique d’eau potable.

  • Le bassin versant de Bièvre Liers Valloire est constitué de cinq sous-bassins versant : le Rival, l’Oron, les Collières, le Dolon et le Bancel. L’exutoire superficiel principal du bassin est le cours d’eau des Collières qui se jette en rive gauche du Rhône au niveau de St-Rambert-d’Albon. Le Dolon et le Bancel confluent également avec le Rhône. Le linéaire de cours d’eau du bassin est d’environ 650 km et plus de la moitié à un écoulement intermittent. Au regard de la superficie du bassin versant de Bièvre Liers Valloire, le réseau hydrographique apparaît sous-dimensionné. La densité de drainage très faible sur le bassin résulte de l’importance des phénomènes d’infiltration des eaux dans le sol due à la forte perméabilité des alluvions fluvio-glaciaires. Le réseau hydrographique est composé d’une grande diversité de cours d’eau présentant des fonctionnements contrastés., notamment pour certains du fait d’une alimentation par des résurgences de nappe.

  • Le bassin versant de Bièvre Liers Valloire est caractérisé par de nombreux échanges entre les cours d’eau et la nappe de Bièvre Liers Valloire. Les zones d’émergence de la nappe constituent des apports importants pour l’alimentation des cours d’eau du bassin. Les sources de l’Oron à Beaufort et les sources des Veuzes à Manthes sont les zones d’émergence de la nappe les plus remarquables du territoire.

    Les phénomènes d’infiltration sont particulièrement importants sur le bassin versant. Ainsi, les écoulements provenant du massif des Bonnevaux dans la plaine du Liers et de la colline du Banchet dans la plaine de la Bièvre s’infiltrent en totalité et alimentent donc la nappe.

    Certains cours d‘eau s’infiltrent en partie dès qu’ils entrent dans des zones très perméables. Cependant, le colmatage de certains lits de cours d’eau ou de biefs limite progressivement les infiltrations. Certaines zones d’infiltration naturelles ont été aménagées artificiellement au cours du temps pour évacuer les eaux et, depuis, ne remplissent plus de rôle d’infiltration vers la nappe.

  • Le territoire compte un certain nombre de zones humides délimitées ou encore en cours de délimitation et de priorisation. Il existe 3 sites Natura 2000 sur le périmètre du contrat : le Camp militaire de Chambaran, la Tourbière du Grand Lemps (également réserve naturelle nationale) et les Iles de la Platière et de la Sainte. On dénombre également une dizaine d’Espaces Naturels Sensibles (ENS) sur le périmètre du contrat, dont 2 sur le bassin versant de la Sanne, 6 sur celui de Bièvre Liers Valloire et 2 à cheval sur les deux bassins versants.

    Sur la partie iséroise du SAGE Bièvre Liers Valloire, 150 zones humides supérieures à 1 hectare ont été recensées et caractérisées (AVENIR, 2014), représentant une surface de 8066 hectares. Les fonctions biologiques et écologiques, physico-chimiques, hydrauliques et hydrologiques de ces zones humides ont été évaluées, ainsi que les dégradations et menaces qu’elles subissent dans l’objectif de réaliser un plan de gestion stratégique des zones humides à l’échelle du bassin versant Bièvre Liers Valloire

Les principaux usages

Le territoire de Bièvre Liers Valloire se caractérise par son paysage à dominante rurale avec plus de 70 % du sol occupé par des surfaces agricoles et par ses vastes espaces naturels situés sur les reliefs - collines et plateaux – couvrant plus de 20 % du sol. Les espaces urbains sont de taille réduite mais sont en développement. Ils sont plutôt localisés aux extrémités est et ouest du bassin et dans les plaines le long des axes routiers.



  • Les prélèvements pour la distribution publique d’eau sur le périmètre du SAGE Bièvre Liers Valloire sont effectués dans les eaux souterraines et par captages de sources. On dénombre près de 70 points de prélèvements (forages, puits, sources). L’eau potable provient pour plus de la moitié de la nappe des alluvions de Bièvre Liers Valloire.

    Sur le bassin Bièvre Liers Valloire, l’eau destinée à l’alimentation en eau potable est globalement conforme aux normes de qualité. Cependant, les teneurs en nitrates et pesticides des eaux brutes captées peuvent s’avérer élevées au droit de certains captages. On retrouve notamment 6 pesticides (Acétochlore, AMPA, Anthraquinone, Désthylatrazine, Hydroxyatrazine, Métolachlore) dans les eaux prélevées par les captages du territoire.

    En 2018, seuls 43% des captages d’eau potable du bassin, alimentant environ 58 % de la population du SAGE, possèdent une déclaration d’utilité publique.

    Sur le bassin versant Bièvre Liers Valloire, 12 captages d’eau potable ont été identifiés comme prioritaires par le SDAGE Rhône-Méditerranée 2016-2021 du fait de leur qualité dégradée par les pollutions diffuses (nitrates et/ou pesticides), de leur caractère stratégique au regard des populations qu’ils desservent et du manque de ressources de substitution disponibles.

    Sur le bassin versant,le SDAGE Rhône-Méditerranée 2016-2021 identifie deux masses d’eau souterraines stratégiques à préserver pour l’alimentation en eau potable actuelle ou future dont la préservation s’appuie sur la délimitation de zones de sauvegarde pour l’alimentation en eau potable : la nappe des alluvions de Bièvre Liers Valloire et la nappe de la Molasse. Ainsi, le SAGE Bièvre Liers Valloire a identifié 13 zones de sauvegarde pour l’eau potable sur la nappe des alluvions, pour lesquelles il a défini des dispositions et des règles visant à protéger la ressource en eau et assurer sa disponibilité en quantité et en qualité suffisantes pour permettre sur le long terme une utilisation pour l’alimentation en eau potable sans traitement ou avec un traitement limité (désinfection).

    Carte utilisation eau bassin versant de CLE BLV

  • On dénombre en 2020 une trentaine d’ouvrages d’épuration collectifs, dont 15 infiltrent directement ou indirectement (via des assecs de cours d’eau récepteur par exemple) leurs rejets d’effluents traités dans la nappe des alluvions de Bièvre Liers Valloire.

    Concernant l’assainissement non collectif, l’ensemble des communes du bassin versant est couvert par un Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC), pour certains assuré en régie et pour d’autres délégué à un EPCI ou à un syndicat.

    Sur le territoire, les réseaux unitaires ont tendance à disparaître pour laisser place aux réseaux séparatifs. L’infiltration naturelle ou artificielle des eaux pluviales est favorisée du fait de la bonne perméabilité des sols. Cela permet par exemple d’infiltrer les eaux pluviales, parfois par l’intermédiaire de bassins de rétention et d’infiltration, notamment pour les eaux pluviales de voirie et de zones d’activités qui peuvent nécessiter un pré-traitement avant infiltration.

  • La vocation agricole du territoire est très marquée. En effet, les surfaces dédiées à l’agriculture occupent 57 372 ha (Recensement Général Agricole, 2012), ce qui représentait 64 % du territoire du SAGE Bièvre Liers Valloire. La principale orientation agricole du bassin est les grandes cultures. Les céréales représentent en effet la moitié de la SAU avec principalement du blé tendre et du maïs. Les grandes cultures sont présentes sur l’ensemble du territoire avec une prépondérance sur la plaine.

    Les productions du territoire sont très spatialisées, en relation avec la topographie :

    • la plaine au bon potentiel agronomique est dominée par les grandes cultures avec une partie en arboriculture à l’ouest ;
    • à l’est, sur les versants, se trouve une zone de polyculture-élevage combinant production laitière et production de viande ;
    • enfin, le massif des Chambaran est spécialisé dans la production de noix (AOC Noix de Grenoble) et l’élevage.

  • Trois piscicultures sont implantées sur le territoire du SAGE Bièvre Liers Valloire : 1 sur la commune de Beaufort et 2 sur la commune de Manthes. L’activité est liée à la présence des sources qui garantissaient par le passé un apport en eau constant et de qualité au moment de la création des piscicultures. Lorsque le débit des sources est insuffisant, il est compensé par des prélèvements dans la nappe. La production sur l’ensemble du bassin versant avoisine les 1200 tonnes de poissons par an (saumon, truite fario et arc-en-ciel, omble chevalier).

  • Le secteur industriel est assez développé sur le territoire. En 2010, il comptabilise plus de 1 950 établissements industriels et du BTP (Bâtiment et Travaux Publics), soit 22,3% du total des établissements, ce qui est plus élevé que pour la région Rhône-Alpes (16,8%). La majorité des industries et des entreprises du BTP se trouvent dans la plaine, concentrées à l’est et l’ouest du territoire, ainsi que sur l’axe de Bièvre. Les secteurs dominants en termes de nombre d’établissements et d’emplois sont :

    • les carrières,
    • le secteur du BTP,
    • la métallurgie et le travail des métaux,
    • l’industrie agro-alimentaire (plutôt concentrée dans le secteur de la Valloire),
    • l’industrie du papier et du carton et l’industrie textile et chaussures (plutôt situées à l’Est du territoire).